Pour voir loin, regarder plus près peut-être ?
Que l’année vous soit ensoleillée, Chers Lecteurs, que 2025 vous apporte la volontaire excellence et, en ses jupons, son indulgence sincère !
A vous tous, un grand merci pour cette année de sentiments et d’actes généreux !
Oui, tous ensemble, nous avons donné de l’amour et du temps.
Il n’y semble pas toujours, hélas, mais je vous l’assure, nous avons fait, nous avons agi, nous avons écouté, nous avons aimé, nous avons aidé.
Naturellement nous avons mal aussi. Très mal.
Nos regards en ces jours, suivant avec frayeur l’impitoyable œil d’un cyclone perdu sur nos terres, ont découvert pantois la réalité d'un quotidien tragique et sa triste conscience courtisane.
A six mille kilomètres du centre parisien, à six mille kilomètres des réjouissances olympiques, sous les tôles qui volent, certains de nos enfants cherchent les murs disparus de leurs écoles quand d’autres de nos chérubins boudent les livres ouverts sur leurs parcours.
Un Jean fabulateur ne nous a-t-il pas entretenu de cela ?
Il me souvient d’un certain échassier, fort fier, au long bec emmanché d’un long cou…
Ici, que nous soyons hommes ou femmes, des procès inouïs et salvateurs nous pénètrent aux tripes, bouleversent nos chagrins, renversent nos pires cauchemars et nous obligent envers nos petites sœurs, envers leurs fils, envers cette enfance que nous nous devons, collectivement, d’élever au plus haut.
Cependant qu’en d’autre pays, dans l’indifférence universelle, à six mille kilomètres de Paris toujours mais ailleurs – est-ce loin, est-ce proche ? - les fenêtres se murent définitivement devant des femmes aux destins ancillaires.
Sans bruit.
Nous n’aurons pas la peau de tous ces pusillanimes ravageurs qui voyagent impunément dans la vie tel un scorpion sur le dos d’une grenouille de fable. Notre Jean de La Fontaine et avant lui Ésope l’avaient instruit : il est dans la nature du scorpion de répandre son mal et de piquer à mort, sans retenue et sans égard pour l’embarcation vive qui le soutient. Sans égard même pour sa propre vie, de fait.
Par chance il est aussi dans la nature de la grenouille, du dauphin ou du singe – selon les fables – de prendre en charge l’être fragile qui se présente et de le porter à la force de son être vers une rive plus clémente, quitte, parfois, à se méprendre sur la véritable valeur du passager embarqué…
Pour toutes ces raisons et toutes ces déraisons, merci à vous tous, faiseurs d’espoir, merci aux bailleurs qui donnent une chance aux locataires aux dossiers fragiles, merci aux locataires d’honorer en priorité leurs loyers même lorsque les temps sont difficiles, merci aux parents et grands-parents qui aident les plus jeunes, merci aux plus jeunes d’aider les anciens à quitter la maison familiale dans l’humour et la sérénité, merci aux vendeurs de se montrer patients en ces temps incertains, merci aux acquéreurs d’oser se mettre à nu pour trouver la maison qu’ils aimeront autant que d’autres l’ont chérie avant eux, merci à tous nos prestataires, à tous nos bénévoles, à nos diagnostiqueurs, nos courtiers en banque, en assurance, merci à tous les professionnels du bâtiment, de maçonnerie, d’électricité, de plomberie, de peinture, de terrassement, de déménagement, merci à nos équipes notariales et urbaines, merci à tous de faire toujours au mieux dans les meilleurs délais : grâce à nos efforts conjugués, les rêves se réalisent partout peu à peu autour de nous.
C’est déjà ça…déjà ça…
Sans bruit, sans cesse, à chaque aurore quelque part quelqu’un se lève et s’active, sans souci des exigences consuméristes environnantes, sans savoir même qu’il n’est pas seul, sans savoir qu’une armée d’âmes amies au même instant s’est levée pour l’accompagner en silence….
C’est vous, c’est nous.
Ne serait-ce qu’un tantinet…c’est déjà ça.
Déjà ça…
Le chemin parcouru souvent n’est pas long, mais il est parfois très abrupt et toujours si ancré au cœur qu’à chacun de ses pas il attise en nous une souveraine chaleur mêlée, certes, du regret de ne pouvoir faire plus, mais aussi de la folle envie de persévérer, quoi qu’il advienne.
Patience et longueur de temps, etc., etc….
A très bientôt,
Orianne